Live Report – The Lemon Twigs à l’Aéronef (Lille) le 1 mars 2019

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Voilà, j’ai beau avoir 15 ans de plus qu’eux, mais me voilà enfin dépucelé des Lemon Twigs en live. Et il était temps, étant donné le nombre de concerts que les frangins ont donné en France. Et, à l’image des albums, la promesse était là.
Crédit photo : Peter Bates/Counteract | Birmingham 2019 www.counteract.co
Crédit photo : Peter Bates/Counteract | Birmingham 2019
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Ces gamins sont aussi bons et créatifs sur scène qu’en studio. Les deux, dans leur genre, ont un sens du show incroyable et une énergie qui fait du bien. Certes, je ne suis pas dupe, le set est sans doute bien travaillé. Et quelque part tant mieux, étant donné les versions bien léchées en studio, il y a quand même un sacré boulot d’adaptation en live. La force de leur live réside justement là, à transcender les enluminures de leur pop glam-baroque du studio en un set ultra puissant, toutes guitares dehors. On a ici un vrai set de live qui n’est pas la copie de l’album. Bravo à eux, le single Small Victories en version longue était parfait (écoute cette version ci-dessous). Car pas de doute, ce sont bien les guitares des frangins qui sont mises en avant. Dommage, car le reste du groupe assure franchement.


Michael, le plus jeune, s’est trouvé une place de leader parfaite, à l’arrogance rock’n’roll innée. Dans son ensemble cuir moulant, lunettes de soleil vissés sur le nez, il semble rassembler à la fois Julian Casablancas des Strokes, Richard Ashcroft, voire même Faris Badwan de The Horrors. Dans la gestuelle, c’est plutôt Bowie, et dans les guitares, T-Rex ou Slade ! Des titres comme This Is My Tree prouvent l’efficacité des riffs très stoniens qui ressortent franchement en live. Alors que les frères étaient dans des rôles complémentaires sur la précédente tournée (selon ceux qui se sont pris une claque au Grand Mix -oui Yann c’est pour toi !-), pas de doute, le cadet occupe désormais la scène, et le fait magistralement. Toutefois, je reste bluffé par la maîtrise musicale des deux compères, capables d’aligner leurs riffs farfelus et plein de surprises avec brio, tout comme de sortir de jolis solos, parfois funk/jazzy, prouvant sans scrupules aux guitaristes de la salle qu’ils ont bien bossé leurs gammes pentatoniques !
Deux choses m’ont toutefois un peu gênées : la voix de Brian (l’aîné), souvent poussée bien devant par la régie, affichait plus son côté nasillard et parfois énervant. Par exemple sur The Lesson ou le très beau rappel If You Give Enough superbement adapté en piano, guitare acoustique, guitare électrique. Superbe voix au début sur un chant doux, et moins ensuite quand la chanson décolle. Egalement, les deux voix ensemble n’étaient pas toujours bien dosées, donnant parfois plus l’impression d’un concours de chant entre les frangins plus qu’un lead et un back singer.

Des détails qui n’altèrent en rien la puissance et la maîtrise, tant musicale que scénique, d’un groupe porté par deux frères vraiment talentueux. Je n’hésiterai pas à les voir sur un prochain live.
A noter la belle prestation de Laure Briard en première partie, avec son électro-pop volontairement désuète mais inventive, rondement menée par d’excellents musiciens.

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