Noel Gallagher’s High Flying Birds – Who Built The Moon? – Même pas un oasis au milieu du désert

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noel gallagher who built the moon

noel-gallagher-who-built-the-moonNoel Gallagher sort son troisième album solo depuis la séparation d’Oasis. Si son désir de faire quelque chose de nouveau est tout à fait louable, le résultat de cet album gonflé aux hormones révèle la pauvresse des compositions et un désert mélodique qui n’a rien d’un « godlike genius ».

Libérer sa créativité et prendre des risques

Beaucoup se plaignent que les critiques comparent systématiquement les albums de Liam et Noel. En même temps, les deux frangins les sortent à un mois d’intervalle, on se dit que tout n’est sans doute pas lié au hasard. Au final, comparer Liam et Noel, c’est un peu comme comparer Oasis et U2, ou une DeuS (bière brassée en Belgique et mise en bouteille selon une technique champenoise) et une 33 Export : ça ne se compare pas. Surtout parce que les deux frères ne sont (plus) dans le même registre. Noel a toujours revendiqué son admiration pour les Beatles, certes. Mais depuis qu’il vole de ses propres ailes, le désormais quinquagénaire semble s’en écarter assez nettement. Ce qui n’est pas plus mal pour libérer sa créativité et prendre des risques. Et voilà en quelques sortes les deux points essentiels qui résument Who Built The Moon?.

Manque d’inspiration

Nous voilà donc ici confrontés à un album qui affiche clairement sa volonté de changer. Cette fois, le son se veut plus psychédélique, mois formaté. On sent Noel partir dans des contrées non explorées, et bien mal lui en a pris. Sauf que dans ce cas de figure, ça passe ou ça casse. Malgré un artwork très réussi, c’est ici malheureusement la deuxième solution qui émerge de cette album. Who Built The Moon? regorge de procédés de production où la surenchère semble de rigueur, au détriment de la créativité justement. Keep On Reaching est un bon exemple : Noel force sur sa voix sur une mélodie peu inspirée couverte par des cuivres et un gros son pour donner l’illusion d’un bon titre.

En voulant s’affranchir de son groupe d’antan, Noel plonge dans la facilité de bas étage et cache son manque d’inspiration sous des nappes de guitares, de batteries bien lourdes et autres coups de ciseaux. Ca, c’était pour la blaque. (Lors d’un live, on voit une fille qui fait des bruits de ciseaux derrière un micro !)

Torturez l’artiste !

Torturez-lartisteIt’s A Beautiful World paraissait laisser un espoir avec une ambiance bien posée. Mais ça, c’était avant l’ignoble refrain où la voix mainstream FM façon Bono déambule dans nos oreilles. Et je ne commente même pas le pitoyable passage « Attention attention mesdames, messieurs » qui incarne autant de mauvais goût que « Qui a le pouvoir de s’aimer » sur We Got The Power, morceau de collaboration entre Noel et Damon Albarn de Gorillaz.
Noel ferait mieux de lâcher les bottes de Bono pour aller faire une cure d’inspiration. Ou subir le même sort que le jeune artiste dans Torturez l’artiste de Joey Goebel. Dans ce roman américain, on découvre une institution chargée de stimuler la créativité des artistes en leur faisant vivre toutes sortes d’épreuves plus dures les unes que les autres. Dans un seul but : libérer leur créativité en allant chercher au fond d’eux-mêmes.
Avec tout le dosage nécessaire, c’est un peu ce qui est arrivé à Liam (oups, je les compare !) : après le succès Oasis (qui a toutefois connu un lent déclin après le climax des années 94-97), Liam s’est retrouvé face à la réalité : son nouveau groupe Beady Eye ne passionne pas, il sent sa popularité s’estomper. La voilà en retrait du music business, son ego en prend un coup. Alors il est allé cherché au fond de ses tripes pour nous sortir un album assez réussi (et en tous cas sincère), là où l’on pouvait s’attendre à un flop monumental.

Traversée du désert

C’est tout ce que l’on attend de Noel qui semble se reposer sur ses lauriers créatifs sous prétexte qu’il a écrit certains des plus grands hymnes anglais des 90’s. Certes, mais même en tant que Godlike Genius, cela n’exclue pas le travail. Ce parti-pris est évidement subjectif. Voyons le côté positif : au lieu de s’auto-caricaturer, Noel a tenté de sortir de sa zone de confiance. Be Careful What You Wish For en est peut-être le titre le plus réussi, même si Noel a (évidemment) tout piqué au Come Together des Beatles.

Et donc finalement, quand Noel revient sur ce qu’il sait faire de mieux, c’est là où ça fonctionne. La preuve avec le classique Black & White Sunshine ou The Man Who Built The Moon, qui est un peu le mélange de Champagne Supernova et Gas Panic de cet album à la prod gonflée aux amphétamines.
Tout ça est louable, mais cet album s’apparente plus à une traversée du désert mélodique assez inquiétante tant la platitude des compositions est flagrante. Pour Noel, le  chemin jusqu’à la lune du rock anglais est encore long.

Flying Dog

doggie-style-pale-aleBière associée : Doggie Style Classic Pale Ale – Brasserie Flying Dog
Ce choix m’a semblé assez évidemment par rapport au nom de la brasserie. On parle des oiseaux qui volent haut de Noel Gallagher, alors pourquoi pas les chiens volants de cette microbrasserie américaine. Cette Pale Ale affiche de belles rondeurs maltées avec un nez puissant. C’est rond, mais sans lourdeur de certaines triples. Délicieux ! Parfait pour rattraper la déception de l’album.

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Doggie Style Classic Pale Ale sur Untappd : 3,5/5 (sur 80 000 notes)
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