Live Report : The Charlatans à la Maroquinerie (Paris) le 16 février 2018

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Les Charlatans présentaient hier aux parisiens leur nouvel album sorti au printemps dernier, Different Days. Album d’un très bon cru, joué en masse hier évidemment, avec aussi la kyrielle de classiques du groupe. Et depuis 30 ans, les Charlatans n’ont pas perdu leur verve. Le concert était largement à la hauteur de mes espérances. Les Charlatans restent définitivement un groupe super attachant.
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L’orgue Hammond au centre de la pop

charlatans-tellin-stories-largeEt voilà, c’est parti pour la seule date des Charlatans en France. En Angleterre, le groupe est culte et fait des concerts dans presque toutes les grandes villes du Royaume-Uni. Né de la scène de Manchester à la fin des années 80, les Charlatans ont évolué au fil de la courte vague Madchester, laissant ainsi une trace indélébile dans le rock anglais avec un son très caractéristique qui a remis l’orgue Hammond au centre de la pop. En 30 ans de carrière, le groupe a le mérite de n’avoir jamais changé de membres, emmené par le charismatique et très sympa Tim Burgess. Malheureusement, les Charlatans connurent 2 coups durs avec la perte de deux de ses membres originels (Rob Collins, claviériste,  en 96 dans un accident de voiture en plein enregistrement de Tellin’ Stories, et Jon Brookes, batteur, en 2013 d’une tumeur au cerveau). Ces deux épreuves ont peut-être incité le groupe à  aller sans cesse puiser au fond d’eux mêmes, livrant presque tous les deux ans des albums de qualité où leur son n’a cessé d’évoluer.  Côté personnel, voilà bien longtemps que je n’avais plus vu les Charlatans sur scène. C’était au Trabendo en 2010. La première fois, c’était il y a presque 20 ans, en novembre 1999 dans cette même salle de la Maroquinerie. Les retrouver ici n’est donc pas anodin.

Different Days ? Finalement non, rien n’a changé

Le groupe entre sur scène et entame directement un titre du nouvel album, juste après que Tim ait pris la salle en photo. Ce Not Forgotten est une surprenante entrée en matière mais finalement très cohérente (en fait, je m’attendais à Hey Sunrise, une entrée en matière en douceur). A la fois tranquille et dynamique, on plonge directement dans une certaine intensité, la basse baggy de Martin (qui affiche un peu le poids des années, il faut le dire) est parfaite, et le live révèle les belles parties de guitares de Mark. Tim Burgess est en grande forme, tout sourire, avec son éternel enthousiasme communicatif (et sa mémorable coupe de cheveux). D’ailleurs, on aura Hey Sunrise en milieu de set, moment sympa où Tim se goure dans les paroles, aidé par Mark à la guitare qui le remet dans le droit chemin avec le sourire. Joli moment de complicité.
Le set nous plonge rapidement dans l’univers Madchester avec le classique Just When You’re Thinking Things Over et ses claviers si caractéristiques parfaitement maîtrisés par Tony Rogers.
La Maroquinerie commence à bien se dandiner, encore plus quand arrive le très puissant Weirdo. Là, ça danse dans tous les sens. Pas de doute, on est bien avec les Charlatans. Cet orgue est quand même d’une puissance folle, en équilibre parfait avec la batterie précise assurée par Pete Salisbury, ancien batteur de The Verve. L’avant-dernier album (Modern Nature) n’est pas en reste avec l’intense Talking In Tones puis Emilie qui rendent tous les deux très bien en live. Talking In Tones est un titre assez intense où les paroles résonnent encore plus en live (I feel strengthened by your presence, it’s like heaven) Mais bien sûr, on est sur la tournée de Different Days et l’album sera joué dans sa quasi intégralité tout au long du concert. Mention spéciale pour Over Again et son côté Madchester joué en intro du rappel qui prend de super sonorités en live.
Le single Plastic Machinery joue parfaitement son rôle et nous fait rappeler que la salle est pleine d’anglais !  Les quelques titres de Tellin’ Stories comme One To Another ou North Country Boy sont toujours aussi puissants en live, vieillissent super bien et déchaînent vraiment la Maroquinerie.
Les titres sont puisés surtout dans les deux derniers albums, avec évidemment quelques piliers en guise de classiques. On ira même jusque The Only One I Know, tout premier single du groupe sortir en 90 ! A ce moment et au bout d’une heure vingt de concert, je pensais que le groupe oserait peut-être finir sur ce classique sur un public déchaîné.
Finalement, il sera complété par le très enthousiaste Let The Good Time Never Be Ending qui vient clôturer le set de la meilleure des façons. Quand je dis que le groupe aurait osé finir sur The Only One I Know, c’est que les Charlatans finissent presque tous leurs sets avec Sproston Green depuis 30 ans. Pour en avoir discuté avec eux, en fait ils n’arrivent pas à finir sur autre chose. En tous cas Tim, car Mark à la guitare est assez demandeur. On l’aura donc en rappel juste après Over Again. Je ne suis quand même pas venu à un concert des Charlatans pour ne pas entendre Sproston Green. Et donc 30 ans après leurs débuts, les Charlatans réjouissent toujours autant. Tant mieux !

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