The Horrors – V – Une évolution constante

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The Horrors V album cover
ThehorrorsvEt si The Horrors devenaient un groupe incontournable ? C’est en tous cas ce que ce cinquième album peut laisser supposer, tant le groupe s’affirme avec brio au fil des années. V est un album performant et novateur.
The Horrors n’est pas un groupe facile. Des albums un peu déroutants, pas faciles d’accès au début, et puis au fur et à mesure, le groupe a imposé (et trouvé) son style.
En 2007, The Horrors, c’était ça :

En 2011, The Horrors sont moins dark, plus mélodiques, la voix de Faris Badwan a bien évolué :

Et pourtant, alors qu’ils auraient pu s’embourber dans le ventre mou du « post punk shoegaze », The Horrors ont su faire preuve d’une évolution constante… règle à laquelle V ne déroge pas.

Son oppressant et grosse machine électrique

Le quintet anglais m’avait mis dans une situation inconfortable avec Machine, premier single extrait de V : son oppressant, ambiance difficile à appréhender, impression de grosse machine électrique… Mais une fois n’est pas coutume : l’écoute d’un single esseulé n’a souvent rien à voir avec ce même morceau intégré dans l’album. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Car j’ai vraiment apprécié Machine une fois remis dans le contexte de V, album pourtant lui aussi assez noir et oppressant, l’artwork appuyant d’ailleurs assez sur cette sensation.

Quoique… car V possède quelques tubes dansants que l’on n’attendait pas : Press Enter to Exit ou Something to Remember en sont la preuve. On voit d’ailleurs mal comment ce dernier pourrait ne pas devenir un single.

V, avec toute son unité, est un album qui apporte son lot de nouveautés : Gathering apporte une touche de guitare acoustique, plutôt rare chez The Horrors qui, une fois bien emballée dans des arrangements et une belle orchestration ne peine pas vraiment à nous embarquer, tout en rappelant certaines ambiances de Suede.

World Below sonne comme du Depeche Mode ou un U2 période inventive (Achtung Baby ou Pop) alors que It’s A Good Life, malgré ses synthés dégueus, montre les progrès de Faris à la voix. On emballe tout ça dans de beaux arrangements, et hop, le tour est joué ! La recette peut sembler facile, mais elle reste rudement bien exécutée, et donc super efficace.

The Horrors en constante évolution

On retrouve sur V autant l’ADN du groupe que sa part d’innovation : les grosses machines électroniques semblent désormais faire définitivement partie du son de The Horrors. Cet arsenal sonore annonce fièrement la puissance du groupe… On sent de gros moyens sur la production, un côté très électronique/technologique (l’intro de Machine) sans pour autant tomber dans le piège de la surproduction. Il y a aussi plein de détails à découvrir au fil des écoutes, comme ces sons autour de 4 minutes sur Press Enter to Exit ! Au global, je reprocherais à cet album des chansons parfois un peu longues (plus de 5 minutes par chanson), mais qui permettent cela dit de vraiment entrer dans l’univers de l’album, loin des codes formatés pour la radio. Et on doit saluer la capacité de The Horrors à évoluer en permanence sans se caricaturer. A vérifier sur scène lors de leur tournée française qui arrive.

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