The Horrors à la Gaité Lyrique Live Report (Paris 15 mai 2014)

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The Horrors assuraient la promotion de Luminous, leur quatrième album.  Le quintette à livré un set de 1h15 aussi froid qu’impersonnel.

The Horrors est sans aucun doute l’un des groupes anglais qui monte, et qui monte bien. Après deux albums remarqués dans un cercle assez restreint, les anglais ont su s’ouvrir un peu plus et mettre tout le monde d’accord avec Skying en 2011 qui est sorti en tête de nombreux classements. Avec Luminous, le groupe passe un cap et semble s’ouvrir au grand public.

Ce concert était-il bien pour la tournée de Luminous ? Avec plus de la moitié des titres de Primary Colours, le deuxième album, on peut se poser la question. Quatre titres de Luminous, dommage, même s’ils durent longtemps ! En fait, c’était un warm-up pour les fans français, la tournée officielle de Luminous ne commençant qu’à la rentrée.

Froid et impersonnel

Allez, je plante le décor : je n’ai pas du tout aimé ce concert. Explications. Difficile d’expliquer clairement ce que je n’ai pas aimé. La première raison est peut-être due à la salle. Froide, haute de plafond, impersonnelle, la Gaité Lyrique porte mal son nom. The Horrors étaient en tous cas parfaitement en place, rien à dire de ce côté là. Le groupe monte sur scène dans une ambiance froide et envoie Sea Within A Sea, extrait de leur deuxième album Primary Colours. Je trouve que Faris, le leader aux allures de Julian Casablancas en plus grand et hirsute, ne dégage aucune présence. Il a pourtant une voix qui oscille entre Bowie et Brett Anderson de Suede mais qui est curieusement équilibrée : très brute, en retrait, avec une reverb courte. Les lumières stroboscopiques nous éblouissent dès les premières notes. On est loin du côté brut de Primary Colours.

Un son oppressant

Sur scène, le quintette dégage une fusion de rock teinté d’électro qui appuie la batterie. L’ambiance se met en place, c’est à dire un son oppressant, pesant qui déroule l’artillerie prouvant que The Horrors a beaucoup travaillé le son sur scène. Who Can Say et Scarlet Fields, extraits du même album, nous amènent au premier morceau extrait de Luminous : In And Out Of Sight qui perd son côté « Desireless » sur scène. Tant mieux. Morceau groovy, qui vire progressivement vers un dédale de guitares qui semblent ne cesser de s’amplifier. Le groupe enchaîne avec I See You et son énorme final. The Horrors prolongent ce morceau dans des spirales électriques qui semblent incontrôlables, noyées dans un son qui vise toujours plus la surenchère. Faris est un peu plus dedans, mais reste assez distant. L’excellent Endless Blue et son intro façon This Is Hardcore de Pulp, ne rend pas pareil en live : le son paraît moins rock, plus calculé, plus électronique. Pourtant les distorsions sont bien là, les effets de guitare aussi. Plus calculé, c’est sans doute ça qui gêne. Tout paraît très formaté. Il le faut du temps pour reconnaître Mirror’s Image, ce morceau qui sonne très « Chameleons » sur disque et pas du tout sur scène. So You Know et Still Life clôturent déjà le set au bout de 50 minutes ! The Horrors reviennent pour un rappel avec Moving Further Away qu’ils font durer plus de 10 minutes.

J’ai trouvé le set très impersonnel et distant, le groupe semble envoyer du gros son bien calculé avec des effets de lumière souvent trop agressifs. La prochaine fois, je viendrai avec des lunettes de soleil. La prochaine fois ? J’écouterai sûrement The Horrors sur disque.

A noter tout de même l’excellente première partie : The Proper Ornements, groupe dans la pure tradition indie pop, oscillant entre le Velvet et Kings Of Convenience qui auraient branché leurs guitares sur la distorsion des Jesus And Mary Chain !