Albums shoegaze

Vous voulez écouter du shoegaze ? C’est ici ! Voici une petite sélection et un avis très personnel sur des albums shoegaze qui m’ont marqués. Une synthèse rapide de chaque album, pour vous aider à les différencier et orienter vos goûts. Parce que c’est sûr, c’est très personnel, mais aussi parce que tous les albums shoegaze ne sont pas forcément si proches…

My Bloody Valentine – Loveless (1991 | Creation Records)

My Bloody Valentine - Loveless - Playlists shoegazeL’album Loveless de My Bloody Valentine est définitivement celui qu’il faut écouter en premier. Pour ceux qui l’ont écouté à sa sortie, c’était une véritable claque sonore tant le son était innovant, déstabilisant. Toutefois, la sensation est la même aujourd’hui. Si Loveless est si singulier, c’est qu’il s’agit avant tout d’une expérience sonore. La distorsion qui se prolonge, s’étire au maximum, les strates de son sont tout simplement hallucinantes. Le travail global est totalement insolite, du jamais vu (ou plutôt entendu !)
C’est un disque à écouter dans de bonnes conditions pour provoquer une réelle expérience sensorielle : fort, voire très fort si possible, sur un bon système audio digne de ce nom. Idéalement en vinyle pour profiter au maximum de l’amplitude audio et y faire ainsi ressortir toutes fréquences.

Lire aussi :  « Le CD, c’est juste du son. Le vinyle, c’est de la musique ! »

Pour qui est totalement novice, Loveless pourrait ne ressembler qu’à une surenchère de bruit. Mais pour qui s’intéresse au rock et a l’oreille musicale, force est de constater que Loveless est d’une précision hallucinante. Pas étonnant que Kevin Shields y ait travaillé 3 ans ! Le titre le plus représentatif est sans doute To Here Knows When, morceau qui peut presque sembler doux avec la voix éthérée de Bilinda Butcher, la rythmique discrète. Au contraire de Only Shallow, hymne shoegaze oppressant où la batterie semble presque accessoire derrière le mur de son des guitare.
>>Un classique parmi les classiques.

A noter un album tribute à Loveless intitulé Yellow Loveless, par la scène du shoegaze japonais. A retrouver dans notre sélection de compilations shoegaze.

Slowdive – Souvlaki (1993 | Creation Records)

Slowdive Souvlaki album shoegazeSlowdive est un peu le vilain petit canard du shoegaze. Sorti en mai 1993, soit entre Loveless de My Bloody Valentine (novembre 1991) et Definitely Maybe d’Oasis (août 1994), l’album est passé un peu inaperçu dans la très belle discographie de l’époque de Creation Records. Soulvaki est toutefois un aspect assez intéressant du shoegaze, plus mélancolique, plus doux peut-être aussi. Sur Soulvaki, Slowdive réussit aussi bien sur le territoire de My Bloody Valentine (40 Days) que celui des Cocteau Twins (Sing). A mêler donc shoegaze noisy et dreampop planante. Soulvaki est une oeuvre complète et complexe, assurément plus accessible à ceux qui ont été un peu rebutés par les distorsions de Loveless. La balade Here She Comes en est un bon exemple.
>> Un bon album pour débuter en shoegaze et avoir une palette assez représentative du mouvement.

Chapterhouse – Whirlpool  (1991 | Dedicated Records)

Chapterhouse-Whirlpool-album-shoegazeCe premier (et donc avant-dernier) album de Chapterhouse fait sans doute partie de mes préférés. Je lui trouve même une plus grande unité que Soulvaki de Slowdive. L’entrée en matière avec l’intouchable Breather -sans doute l’un des meilleurs morceaux indie pop de tous les temps- n’est pourtant pas purement shoegaze. Certes le mur de son est là, la puissance aussi, mais aussi bien le rythme de la batterie que peut-être son côté très accessible le déshabille un peu de son côté shoegaze. Peu importe, Chapterhouse sait faire du vrai et pur shoegaze. Autosleeper est d’un plaisir aussi excitant (sa montée très progressive) que jouissif (ce final !). C’est d’ailleurs la marque de fabrique de cet album avec des montées en puissance sonore assez dingues.
Ce que j’aime dans cet album, c’est la capacité du groupe à embarquer, voire paumer, l’auditeur. Guilt est un excellent exemple avec son début indie pop presque rythmé et gai, avant de sombrer dans un dédale sonore noir et oppressant. Les deux titres cousins If You Want et Something More suivent également cette logique avec un début acoustique délicat et reposant, affichant une accalmie bienvenue en fin d’album. Tel un titre des Jesus and Mary Chain, le mur de son finit par arriver de la plus belle des manières.  Chapterhouse insère aussi une touche discrète de don baggy si chère aux Charlatans (April).
>>L’album le plus homogène et cohérent de la grande époque shoegaze.

Retrouvez ces groupes shoegaze dans la sélection de playlists shoegaze ou compilations shoegaze.

Bien entendu la liste n’est pas exhaustive, ça tombe bien, cet article n’est pas encore terminé ! Patience…